PROJECTION : VIVRE SA VIE (1962)
Un des chefs-d'œuvres de Jean-Luc Godard en projection 16 mm, avec Anna Karina

Dimanche 24 août — 20h30
CLUB16 : le ciné-club en projection 16 mm
Participation : 5€
VIVRE SA VIE
Jean-Luc Godard
France / 1962 / n&b / 1h25
Avec Anna Karina, Brice Parain, André S. Labarthe, Jean-Paul Savignac…
Le chef-d’œuvre du Godard des années 60 ?
Présenté en douze tableaux, le film raconte l'histoire de Nana, vendeuse dans un magasin de disques qui, parce qu'il lui manque deux mille francs, sera expulsée de son appartement, se prostituera et sera tuée dans un affrontement final au moment d'être vendue par son souteneur.
Le film est dédié aux films de série B mais Godard voulait s'inspirer du style des "Onze fioretti de François d'Assise" de Rossellini qui renouvelait totalement la forme narrative des films à sketches. Il s’est appuyé sur le livre "Où en est la prostitution ?" de Marcel Sacotte, effectuant un véritable travail de recherche documentaire.
Godard a toujours eu en commun avec Mizoguchi de penser que la prostitution est l'un des plus grands sujets du cinéma dans la mesure où c'est le modèle réduit et la métaphore de l'ensemble des rapports sociaux. C'est en observant la condition, la souffrance et les contradictions de ces femmes que Mizoguchi essaya de comprendre ce qui n'allait pas dans le monde et la société qui l'entouraient.
La prostitution est le motif du premier court-métrage de Godard, "Une femme coquette", libre adaptation d'une nouvelle plutôt légère de Maupassant sur le sujet ("Le signe") dont Godard envisagera l'adaptation pour "Deux ou trois choses que je sais d'elle".
Godard a toujours défendu la thèse que l'on ne peut vivre dans nos sociétés sans se prostituer d'une façon ou d'une autre ne serait-ce qu'en vendant sa force de travail à son patron, et que toute forme de prostitution en vaut une autre. Dans "La Chinoise", une campagnarde interprétée par Juliet Berto se livre aussi à la prostitution occasionnelle pour arrondir les fins de mois des militants politiques où elle a trouvé sa place.
Dans ce film sur une prostituée, nous ne verrons de la nudité d'Anna Karina qu'un dos épuré.