DOROTHÉE & JACQUES
Hommage en quelques courts métrages à Dorothée Blanck, actrice, auteure, et à son complice, l'écrivain Jacques Sternberg
Dorothée Blanck… Ce nom ne vous dit probablement rien. Elle accompagne pourtant depuis longtemps le cinéma français que nous aimons, dont elle est un des plus beaux seconds rôles selon notre cœur.
Après avoir posé pour Fernand Aubry, Alexandre, Jacques Brissot, Corbellini, Jean Gabriel Domergue, Max Papart, Fabre de Thierrens, Dorothée Blanck fut le dernier modèle de Joseph von Sternberg. Danseuse au Théâtre du Châtelet, au Mogador, puis comédienne pour Agnès Varda (« Cléo de 5 à 7 »), Jacques Demy (« Les demoiselles de Rochefort », « Les parapluies de Cherbourg », « Lola »), Peter Ustinov et d’autres, elle tourna en plus une vingtaine de courts-métrages : Philippe Durand, Patrice Leconte, Philippe Labro, Haidée Caillot, Philippe-Emmanuel Sorlin, Frédéric Tachou, fût hôtesse au Club Med, moniteur de yoga… Elle finit par écrire ses aventures amoureuses, notamment dans ce magnifique roman qu’est « Une chambre pour un moment » (Denoël, 1991).
http://blanckdorothee.blogspot.com/
http://blanckblog.free.fr/index.htm
Quant à Jacques Sternberg, « premier écrivain martien » (il est un des premiers auteurs francophones de SF moderne dans les années 50), chantre de l’absurde et du fantastique du quotidien, de la dérision et du saugrenu, contempteur de la bêtise et de la vanité humaine (« avec Samuel Beckett, un des plus impitoyables accusateurs de notre époque » selon le critique Brice Aubusson), son œuvre précise déploie une conscience alarmante du temps et de l’espace dans ses dimensions à la fois concrètes et insoupçonnées.
Dorothée et Jacques se sont aimés, ont été complices de toute une vie, et on retrouve l’une et l’autre évoqués dans leurs écrits respectifs.
Au programme (projections en 16 mm) :
LE MAITRE
Paul Carlotti
France / 1963 / n&b / vf / 13 min.
Avec Dorothée Blanck et Jacques Cousseau.
Une femme rejoint un écrivain en plein travail dans son studio (Jacques Cousseau, auteur de « L’éblouissement », paru chez Gallimard en 1966). Leur relation discordante est-il un jeu ? À quel moment se produira le point de rupture ? Un court métrage énigmatique éclairé par la présence mutine et magnétique de Dorothée Blanck.
L’ANNONCIATION
Philippe Durand
France / 1964 / n&b /10 min.
Avec Dorothée Blanck. Séquence d’animation par Robert Lapoujade.
L’homme est-il un animal ? Ou ne descend-il pas plutôt de l’ange ? Est-il fait de glaise, ou bien n’est-il qu’un assemblage de viande et de nerfs qui, mis en pièces, finira dans un bocal ?
LA PLANÈTE VERTE
Piotr Kamler
France / 1967 / coul / 9 min.
Film d’animation avec un commentaire de Jacques Sternberg. Actua est une planète habitée par des actuphages dont la principale occupation est de fabriquer du Temps.
LES TEMPS MORTS
René Laloux
France / 1964 / n&b / 10 min.
Dessins de Topor, texte de Jacques Sternberg. Film-charge qui ironise sur la tendance de l’homme au meurtre, mêlant dessins originaux de Topor et divers documents d’archives.