COURTS MAIS CRASH

Deux Scopitones des années 60 en introduction :
MARCEL AMONT – Tigresse
RITA CADILLAC – C’est fou

MON CHIEN

Georges Franju

France / 1955 / numérique / n&b / 22 min.

Une famille plutôt aisée part en vacances et une fois loin du foyer, en pleine forêt, abandonne le chien, un berger allemand, compagnon fidèle de la petite fille.

Henri Langlois et Georges Franju se sont rencontrés en 1934 alors qu’ils travaillaient dans une imprimerie ; tous deux, ardents collectionneurs de copies de films, aspiraient à devenir cinéastes. Avec une caméra 16 mm empruntée et de la pellicule achetée par la mère de Langlois, ils filment des vues du métro aérien de Paris : fruit de cette collaboration, Le Métro est un film qui a longtemps été objet de nombreux fantasmes. En 1935, Langlois réalise Entre deux ondes, un deuxième court métrage tourné en 9,5 mm (considéré comme perdu), puis abandonne l’idée de faire des films pour se consacrer essentiellement à leur conservation en fondant la Cinémathèque française en 1936. Quant à Georges Franju, il collabore aux activités de la Cinémathèque française jusqu’en 1938, puis devient secrétaire exécutif de la Fédération internationale des archives du film (FIAF) dès sa création. Il poursuit par ailleurs sa carrière de réalisateur, produisant des films intransigeants d’un réalisme glaçant. Dans Mon chien, il aborde l’abandon d’un chien, les atrocités de la fourrière, comme déjà dans Le Sang des bêtes, l’abattage d’un animal, à travers une intrigue quelque peu sentimentale (une fois n’est pas coutume chez lui). Ce film était un projet personnel qui lui tenait particulièrement à cœur et qu’il a réalisé indépendamment d’autres œuvres de commandes.

TWIST PARADE

Jean Herman

France / 1963 / 16mm / n&b / 6 min.

A travers une succession très rapide de séquences, photogrammes, collages et extraits de films, Jean Herman montre une génération qui découvre l’industrialisation et la culture de masse, après l’horreur de la seconde guerre mondiale. Prix du meilleur film documentaire Oberhausen 1963.

FLIP THE FROG : THE NEW CAR

(Flip achète une Voiture d’occasion)

Ub Iwerks

USA / 1931 / 16 mm / n&b / 6 min.

Flip la grenouille est une création du génial Ub Iwerks, le créateur de Mickey Mouse dans sa première version gentiment miteuse, avant que Disney en fasse la populaire souris que l’on connaît.
Dans ce dessin animé, Flip vient tout juste de s’offrir une voiture d’occasion… et il en est fier ! Enthousiaste, il veut embarquer sa petite amie pour une promenade bucolique mais le trajet tourne vite à la course d’obstacles. Entre embouteillages infernaux, démarrage hasardeux et policiers zélés, Flip découvre que la route est loin d’être un long fleuve tranquille. Klaxons, poursuites, tôles froissées et humour mécanique rythment ce cartoon effervescent, où l’euphorie de l’automobile vire au cauchemar burlesque. Une virée pleine de rebondissements, de gags visuels et de dérapages (souvent incontrôlés).

VIES EN PÉRIL

France / années 50 / 16 mm / couleur / 10 min.

Ce film de prévention routière traite des premiers secours et des gestes qui sauvent en cas d’accident de la route. Ici c’est un paisible campeur en train de se faire cuire un œuf qui assiste à un effroyable carambolage impliquant diverses personnes, et qu’il va secourir grâce à ses compétences de secouriste. L’humour involontaire pointe avec une régularité surprenante dans ce film qui se veut pédagogique autant que dissuasif avec ses effets sanglants. Automobilistes, prudence sur la route des vacances !

CRASH

Harley Cokeliss

GB / 1971 / couleur / numérique / 18 min. / vostfr

Un court métrage produit par la BBC d’après le roman Crash! de J.G. Ballard. Il résulte de la phase la plus expérimentale et la plus sombre de la carrière de l’écrivain. Une période marquée par le contrecoup psychologique de la mort soudaine de sa femme en 1964, donnant naissance aux romans élaborés sur le principe du cut-up, tel La foire aux atrocités, ainsi qu’à une série de collages étranges et de fausses annonces publicitaires publiés dans la presse britannique. Après l’exploration de la psyché par Freud, c’est maintenant le monde extérieur de la réalité qui doit être quantifié et érotisé. Ensuite, il y eut d’autres expériences littéraires, des poèmes concrets et des critiques de films « impressionnistes », ainsi qu’une pièce de théâtre multimédia avortée sur le thème des accidents de voiture. Enfin, une véritable exposition de voitures accidentées fut présentée dans une galerie d’art avec la participation de strip-teaseuses et du public déchainé qui détruisit les « œuvres » exposées.