Mécénat de compétences : la grue Wellman
Mis à jour le 5 avril 2022

Symbole de l’après-guerre, la grue, mise en place en 1947, faisait partie d’un lot d’équipements livrés à la ville au titre des dommages de guerre dans le cadre du Plan Marshall. ©V.Monthiers
Un chantier qui tire vers le haut
C’est une vieille dame haute de 27 mètres et toute de fer vêtue. Fièrement dressée au cœur des Bassins à flot, la grue Wellman, inutilisée depuis la fin de l’activité portuaire de Bordeaux il y a 40 ans, avait bien besoin d’un petit rafraichissement. C’est la mission d’un groupe d’élèves en CAP MBC (Maintenance des bâtiments de collectivités) du lycée Sainte-Famille Saintonge de Bordeaux, qui travaille sur ce chantier hors du commun. Nettoyer le site et la cabine de la grue, frotter la rouille, repeindre la structure et monter des échafaudages, apprendre à s’équiper, les jeunes, qui ont entre 15 et 19 ans, accumulent les tâches et multiplient les compétences.
Opération de mécénat de compétences
Installée en 1947, la restauration de la grue, partie intégrante du paysage des Bassins à flot, a été rendue possible grâce à une opération de mécénat de compétences entre Bordeaux Métropole et l’entreprise girondine Adrenaline. Spécialiste du chantier en hauteur, la société apporte « la technicité, le matériel et le matériau », et accompagne les jeunes dans leur apprentissage du travail en hauteur. Résultat : entre fierté de participer et sens accru donné à la formation, le chantier de la grue Wellman est d'une efficacité pédagogique redoutable. Avec l’aide de ces jeunes, la grue, symbole de la dynamique d’après-guerre, aura, d’ici peu, fait peau neuve.
La grue Wellman en images

Au cœur du Bassin à Flots, la grue Wellman côtoie « le Vaisseau spatial » de l’artiste londonienne Suzanne Treister. ©V.Monthiers

Elèves en CAP MBC (Maintenance des bâtiments de collectivités) au lycée Sainte-Famille Saintonge, Martin, 16 ans et Aboulaye, 19 ans travaillent chaque jeudi et vendredi matin sur la grue. « Ça change du lycée, on est dehors et on apprend mieux. On touche un peu à tout et l’entreprise nous aide », s’enthousiasme Abdoulaye. ©V.Monthiers

S’équiper d’un harnais, monter des échafaudages… le petit groupe de 11 élèves apprend le travail en hauteur sur cet ouvrage haut de 27 mètres. ©V.Monthiers

« Pour les jeunes c’est une fierté d’être là. Ça réenchante le travail, ça met du vrai dans leur formation », assure Jean Claverie, le professeur qui accompagne les élèves sur le chantier. ©V.Monthiers

Pour Martin, ce chantier est une « chance ». « On apprend en travaillant et c’est aussi un bon moyen de se faire remarquer par une entreprise. » ©V.Monthiers

Témoin privilégié du passage du temps, la grue a été classée aux Monuments historiques en 2014. ©V.Monthiers

Symbole de l’après-guerre, la grue, mise en place en 1947, faisait partie d’un lot d’équipements livrés à la ville au titre des dommages de guerre dans le cadre du Plan Marshall. ©V.Monthiers